Afrique du Sud (6) - Swaziland - Ithala réserve

         

 

                            Samedi 24 octobre 2009 - 6ème jour de circuit...Nous avons 360 kms de route à faire pour arriver à la réserve d'Ithala, côté Afrique du Sud, dans le KwaZulu Natal..Il va nous falloir repasser la frontière..Nous quittons le superbe hôtel Orion de Pigg's Peak, après avoir pris quelques photos des installations et de l'environnement, magnifique...Forêts de pins et d'eucalyptus à perte de vue..c'est pas pour rien qu'on appelle le Swaziland, la petite Suisse africaine...

 

	nos visiteurs du matin...
	Nos valises bien lourdes..les nôtres avec du rouge et du jaune

Nous partons à
8 heures, en direction de la "Happy Valley"..et nous ferons plusieurs arrêts le long de marchés locaux. C'est effectivement une belle vallée..Nous verrons ce que les habitants de ce pays appellent des "swazis". Ce sont des queues de Gnous recouvertes de perles dont les motifs et les couleurs évoquent, selon un code très secret, et très strict, les sentiments de celui ou de celle qui l'offre à l'élu de son coeur..on pourrait comparer ça à des messages codés..genre lettres d'amour en langage spécial ! Quelques membres du groupe acheteront des petites barettes de perles, qui s'attachent aux vêtements, de forme verticale, aux perles de couleurs vives et bigarrées, les "swazis" pour touristes quoi..L'artisanat local est assez limité..des paniers de sisal, des perles, quelques masques qui pour la plupart viennent d'Afrique du Sud..Quelques babioles nous tirent l'oeil et nous les achetons..Notamment, une jolie petite tortue, à la carapace ornée de fines gravures géométriques.

          Ce pays est très petit, enclavé à l'Est de l'Afrique du Sud, et le régime politique est encore assez féodal..Une monarchie absolue, et dictatoriale. Un souverain qui s'offre 13 épouses, toutes très jeunes, en renouvelant son harem chaque année, lors de la fête des roseaux..La misère est grande, 34 % de chômage, le sida décime 40% de la population, c'est le pays le plus touché au monde par ce fléau, et l'espérance de vie est en moyenne de...32 ans ! Avec une mortalité infantile qui tourne autour de 70%, (le plus fort taux au monde..) la population diminue lentement mais sûrement..C'est d'ailleurs un des rares pays au monde où la population diminue régulièrement. L'état sanitaire et social du pays est assez catastrophique, ce qui n'empêche pas le roi et ses oncles, de se partager les richesses, et de vivre fastueusement..les 13 épouses vont en Europe faire du shopping et dépensent des fortunes..pendant ce temps, la misère et la maladie déciment la population...les rentrées financières de l'exportation au Swaziland ne couvre pas celui de l'importation qui représente plus d'un milliard de dollars..les produits manufacturés sont tous importés d'Afrique du Sud. 10% de la population détient 50% de la richesse du pays !! les deux tiers des habitants vivent sous le seuil de pauvreté..le prix du blé est tel que les fermiers  ne peuvent plus ensemencer leurs champs, sans l'aide alimentaire internationale. L'aide internationale est également omni-présente dans beaucoup de domaines..malheureusement, cela ne suffit pas.. la scolarisation est en train de se généraliser et les enfants vont maintenant à l'école régulièrement, mais ce n'est toujours pas obligatoire..donc les enfants scolarisés ne sont pas majoritaires..et très peu font des études supérieures. Les infrastructures du pays sont correctes, beaucoup d'hôtels, souvent de catégorie supérieure, et à l'époque où les jeux d'argent étaient interdits en Afrique du Sud, le swaziland qui avait des casinos, connut une période faste (pour une certaine catégorie de privilégiés)..de même les pays industriels à l'époque de l'Apartheid, qui voulaient investir, l'ont fait plutôt au Swaziland, et certaines grandes entreprises y ont encore des usines, notamment dans l'agro-alimentaire (sucre, conserveries de fruits, agrumes, confiseries) et la pâte à bois pour l'industrie du papier. 
Bref, vous l'aurez compris, si ce pays est magnifique question nature et environnement, par ses richesses naturelles aussi (mines de charbon, or, diamant) et la production de fer et d'étain, sur le plan économique et social, il y a beaucoup à faire..

Nous nous arrêtons pour visiter une fabrique de verre..l'artisanat local du verre a une réputation importante pour le Swaziland..Nous entrons dans les ateliers et voyons l'endroit où travaillent les ouvriers, souffleurs de verre, les fours aussi..c'est assez impressionnant, mais..très calme ! car aujourd'hui, samedi, personne ne travaille.. Donc on passe sur les passerelles au-dessus des installations..Il fait une chaleur à tomber !! Une étuve...Déjà dehors, il fait chaud, mais là, c'est difficilement tenable..On imagine les conditions dans lesquelles travaillent ces gens..










Nous repassons côté exposition et boutique..C'est très beau tout ce qui est là..très beau, fragile et assez cher..et surtout très lourd !
Certaines pièces sont vraiment magnifiques...











Une exposition d'objets en bois aussi est à voir dans des locaux en haut d'une petite colline, dans le même complexe artisanal..

L'heure tourne, ça fait maintenant deux heures qu'on est là, et on en a vraiment un peu marre..Je me suis trouvé un coin tranquille, au soleil, et je profite du paysage en écoutant les oiseaux qui gazouillent...
Il faut repartir, ouf, car on a encore un truc à voir avant d'aller déjeûner..et pas n'importe quel truc..le plus grand marché artisanal du Swaziland à Ezulwini .. Il s'étale sur plusieurs centaines de mètres le long de la route qui va vers Manzini, la plus grande ville du pays..
La chaleur maintenant est intense..On cuit ! il faut absolument se mettre à l'ombre des toits de fortune du marché (tôle ondulé, plaques de bois, toiles tendues) et s'asperger d'eau, car la déshydratation va très vite..

Après avoir palabré pendant un bon moment à chaque stand où on voyait des trucs qui nous intéressait, (masques, statuettes, poupées, etc..) et en avoir négocié le prix en rands - nous n'avons pas la monnaie du pays - ou en dollars, nous arrivons au dernier stand, et là, tout ce que nous voulons acheter est à un prix très correct, (évidemment, le dernier stand, c'est là où jamais..) indiqué par la femme (ce sont majoritairement des femmes qui font le commerce..les hommes restent dans le village en attendant de voir arriver le tiroir caisse ..) qui nous inscrit le montant directement par-terre,..pas besoin de calculette, avec un baton.. Un coup de savate pour tout effacer, et on recommence  Très pratique, pas besoin de piles ! ni de stylo..Nous avons fait nos emplettes, remontons encore un peu plus chargés dans notre bus..Nous l'aimons bien notre bus, on y a nos pénates..chacun a sa place, on sait qui est devant ou à côté, et pendant les trajets, on se marre bien...Faut dire qu'on a une équipe de joyeux drilles avec nous..des quadras ou quinquas plus que sympas, collègues de mon époux, qui n'ont pas leur langue dans leur poche, et ne sont pas les derniers pour les bons mots ou les blagues ! Notre guide est très sympa aussi, même si les subtilités de notre argot le dépasse un peu quelquefois..et notre chauffeur Percy est absolument formidable...souvent, il achète des trucs à manger dont il nous offre quelques exemplaires, fruits, gâteaux..Toujours à notre écoute pour les conditions de roulage, clim, arrêts etc...
et sa conduite est vraiment agréable, souple et coulée..pas d'à-coups, ni de freinages intempestifs, comme on en aura avec le chauffeur suivant dans le sud du pays..

Nous avons rendez-vous pour le déjeûner, dans le restaurant du village MANTENGA. C'est un endroit fort agréable, qui fait partie d'un complexe avec lodges..il y a des beaux jardins et une piscine. Le déjeûner est bon, mais pour l'organisation, ça laisse à désirer..plusieurs collègues n'ont pas place à table, ou de couverts, et certains ont presque fini de manger, que d'autres n'ont pas commencé..Il y a eu un cafouillage quant au nombre de personnes enregistrées à la réservation..quelqu'un a dû se mélanger les pinceaux !  Et comme on est pas en avance, ça speed de tous les côtés !


A partir de maintenant, on ne s'arrête plus que pour les besoins "hydrauliques"...et on arrive en vue de la frontière entre le swaziland et l'Afrique du sud, vers 17 heures..là maintenant, c'est vraiment l'orage qui menace..le ciel est gris plombé, et des éclairs vont bientôt venir nous faire un show pendant qu'on fait la queue devant le bureau d'immigration, nos passeports à la main..Ici les policiers et douaniers sont toutes des femmes, blanches..et ça rigole pas..je vous dis pas comment certaines sont bardées d'insignes et barrettes sur leurs uniformes et leurs calots.. On attend longtemps, et c'est justement le moment que choisit l'orage pour éclater ! la foudre tombe à quelques mètres du poste frontière ! cardiaques, vérifiez vos pace-makers..!  on a eu chaud aux plumes, et maintenant ce sont des trombes de flotte qui s'abattent...les premiers qui ont eu leur visa d'entrée pour l'Afrique du sud, courent vers le bus, garé à 100 m de là..



Nous passons dans les derniers..on arrive au bus complètement trempés..
Nous voici en route pour Ithala Game Réserve, et notre lieu d'hébergement,au Ntshondwe CampOn a encore quelques kilomètres à faire, en attaquant la montagne..On arrivera juste à temps avant la fermeture des grilles, à la nuit tombée, aussi avec le froid, car on est en altitude, assez haut d'ailleurs..le bus n'arrêtait pas de monter des côtes dans la forêt..
Le camp est situé à flanc de montagne, bien planqué dans la forêt, dans la réserve qui dégringole de 1000 m sur20 kms ..-:-:-:-:-:-:-
Une fois les bagages déchargés du bus, faut encore attendre d'avoir nos numéros de châlets, et on s'aperçoit en attaquant la côte, qu'on est logés tout en haut... Une bonne distance, à parcourir en grimpant, en cherchant, sur des chemins très peu éclairés, les cases sont disséminées dans la forêt..un vrai parcours du combattant avec les sacs à dos, les fringues...Les valises, les nôtres, assez lourdes, sont restées en bas..On ne pouvait pas les monter, chargés comme on était déjà..Ce sont des femmes qui les ont montées..Même si elles étaient toutes assez costaudes, les pauvres suaient à grosses gouttes en peinant dans les côtes raides,  qui tournaient en virages en épingles à cheveux..le pourboire qu'on leur a donné elles le méritaient bien..même si le TO avait déjà payé le port des bagages..On s'engouffrait dans une bande étroite entre des cases, mal éclairées, pour s'apercevoir que c'était pas là..fallait encore monter !! je n'en pouvais plus, mon mari était devant, mais lui aussi fatiguait ..(nos lampes de poche étaient dans le fond de nos sacs à dos, pas le temps de chercher !) de plus, j'avais une furieuse envie de faire pipi..ben oui, des kilomètres en bus, et après la douche du poste frontière, le froid aidant..Bon, ben je me suis isolée derrière un buisson, et voilà, ni vue ni connue..et croyez-moi, ça fait du bien ! 



photo prise le lendemain matin..et près de la réception, tout en bas du camp.. Une fois arrivés dans notre châlet, assez grand et bien aménagé, on a allumé le radiateur électrique, et vu qu'on avait de quoi grignoter, (on a toujours des gâteaux, des fruits ) et de quoi se faire du thé ou du café chaud, on est pas descendus dîner ! le guide est monté voir, on lui a dit qu'on ne redescendrait pas, pour avoir à remonter ensuite ! ça suffisait pour la journée..Une douche, décharger les cartes photos sur le net-book, et dodo ! De plus, fallait se lever à 5 heures pour participer au 2ème safari dans la réserve, ce que nous ne voulions rater pour rien au monde.. 
Ce que je vous emmenerai voir dans le prochain article si vous voulez bien
@ bientôt...